L'opposition en Ukraine refuse de soutenir un projet de loi contre les discours de haine
KIEV, Ukraine, April 3, 2013 /PRNewswire/ --
Les groupes minoritaires en Ukraine viennent d'essuyer un revers au lendemain du refus des députés de l'opposition, dont certains appartiennent aux partis politiques de Yulia Tymoshenko et du boxeur Vitali Klitschko, de soutenir une résolution qui interdirait « les discours de haine et les expressions de dénigrement ».
Le projet de loi a été présenté au Rada (Parlement) par un député du Parti des régions, actuellement au pouvoir. Tout laissait présager à un vote unanime dans la mesure où ce projet de loi permettait d'interdire l'utilisation de termes offensants à l'égard de la population juive et d'autres minorités.
Néanmoins, malgré le vote de soutien de 169 députés du Parti des régions, les membres du parti ultra-nationaliste Svoboda ont massivement voté contre le projet de loi, ce qui n'est pas surprenant puisque le parti est ouvertement antisémite.
D'ailleurs, en décembre dernier, le législateur Igor Miroshnichenko de Svoboda aurait posté sur Facebook un message au sujet de Mila Kunis, actrice américaine née en Ukraine, en utilisant le terme offensant « zhydovka » pour dire qu'elle était juive.
« La dernière fois que ce terme a été utilisé de manière officielle, c'était durant l'occupation nazie », souligne Eduard Dolinsky, Directeur du Comité juif d'Ukraine, qui demande vivement l'adoption du projet de loi interdisant les discours de haine.
Mais, de nombreuses abstentions ont créé la surprise. La quasi-totalité des membres du Parti de l'alliance démocratique ukrainienne pour les réformes (UDAR), fondé par le boxeur poids lourds, Vitali Klitschko, se sont abstenus, sans doute en raison de leur base de soutien dans le sud et l'est du pays.
Quant au parti de Yulia Tymoshenko, l'Union panukrainienne « Patrie », 58 membres ont voté contre le projet de loi, une décision qui devrait susciter l'inquiétude parmi ses partisans dans l'ouest du pays.
Un porte-parole du gouvernement a déclaré : « Cette mesure avait pour but de promouvoir la tolérance et de proscrire les discours de haine et les expressions de dénigrement. Cependant, la position des députés de l'opposition soulève de nombreuses interrogations au sujet de leurs valeurs profondes. »
Le projet de loi aurait été une première étape dans l'interdiction de l'utilisation de termes particulièrement offensants comme « kike », « khokhol » et « moskal ». Mais, en raison du taux d'abstention, seuls 208 votes ont été recueillis alors que 226 sont nécessaires pour qu'un projet de loi soit adopté. Cela signifie que le projet de loi ne peut aboutir au Rada.
Avec pour objectif son intégration européenne, l'Ukraine a mis en place un programme de réformes visant à protéger les minorités et les populations les plus vulnérables de la société. En février, Leonid Kozhara, Ministre des affaires étrangères d'Ukraine, a annoncé une nouvelle loi interdisant la discrimination à l'encontre des homosexuels, ce qui leur permettra d'obtenir une forme de protection en harmonie avec celle des pays de l'Union européenne.
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