Les antécédents de grossesse et de reproduction peuvent avoir une incidence sur le risque de démence, Plus, L'approche visant à réévaluer l'impact de la thérapie hormonale sur la cognition
Plus, Les approches basées sur le sexe peuvent améliorer la précision diagnostique de la maladie d'Alzheimer
CHICAGO, 23 juillet 2018 /PRNewswire/ -- La recherche présentée dans le cadre de l'AAIC (Alzheimer's Association International Conference) 2018 à Chicago a fait ressortir les différences liées au sexe qui sont associées à la démence et à la maladie d'Alzheimer au cours de la vie, y compris la toute première étude à grande échelle des antécédents de reproduction et du risque de démence chez les femmes.
Les nouveaux résultats annoncés à l'AAIC 2018 suggèrent :
- des associations entre le risque de démence et le nombre d'enfants, le nombre de fausses couches, l'âge des premières règles, et la période de reproduction (les années entre les premières règles et la ménopause).
- dans une autre étude, une corrélation entre les mois de grossesse cumulés et le risque de maladie d'Alzheimer.
- une réévaluation de la théorie de longue date selon laquelle la thérapie hormonale exerce un impact négatif sur la cognition.
- le besoin qui existe pour des normes basées sur le sexe pour les évaluations cognitives dans le but d'améliorer la détection précoce des femmes.
« La maladie d'Alzheimer ou autres démences touchent davantage de femmes que d'hommes ; presque deux tiers des américains atteints de maladie d'Alzheimer sont des femmes », a déclaré Maria Carrillo, PhD, directrice scientifique de l'Alzheimer's Association. D'après le rapport 2018 Alzheimer's Disease Facts and Figures de l'Alzheimer's Association, parmi les 5,5 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus atteintes de la maladie d'Alzheimer aux États-Unis, 3,4 millions sont des femmes et 2,0 millions sont des hommes.
Le fait que davantage de femmes que d'hommes sont touchées par la maladie d'Alzheimer ou d'autres démences est attribuable à un certain nombre de raisons biologiques et sociales potentielles. L'opinion la plus répandue a été que les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes et qu'un âge avancé est le plus important facteur de risque pour la maladie d'Alzheimer. Certaines recherches suggèrent toutefois que le risque de développer la maladie d'Alzheimer pourrait être plus grand pour les femmes pour des raisons biologiques ou génétiques, ou même pour des expériences de vie différentes, telles que leur éducation, leur profession ou leurs taux de maladie cardiaque.
« Des recherches plus approfondies sont nécessaires dans ce domaine car une meilleure connaissance des facteurs de risque spécifiques au sexe à toutes les étapes de la vie pourra nous aider à découvrir — et éventuellement à appliquer — des stratégies de prévention spécifiques pour différentes populations de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'autres démences », a ajouté le Dr. Carrillo.
Lien entre les antécédents de reproduction et le risque de démence chez les femmes
(Nota : Inclut des analyses de dernière heure réalisées depuis la soumission du résumé original en février.)
Comme indiqué à l'AAIC 2018, dans la toute première investigation épidémiologique à grande échelle américaine de divers aspects des antécédents de reproduction et du risque de démence, Paola Gilsanz, ScD, scientifique salariée à la Kaiser Permanente Northern California Division of Research, à Oakland, en Californie, Rachel Whitmer PhD, professeure à UC Davis , et leurs collègues ont constaté une corrélation entre le risque de démence et le nombre d'enfants, le nombre de fausses couches, l'âge des premières règles, l'âge à la ménopause naturelle, et la période de reproduction (le nombre d'années entre la premières règles et la ménopause). Les données auto-déclarées de 14 595 femmes âgées de 40 à 55 ans entre 1964 et 1973 ont été évaluées.
« Les causes potentielles de démence chez les femmes, les facteurs reproductifs en particulier, sont mal comprises », a déclaré le Dr. Gilsanz. « L'objectif de notre étude était d'identifier les risques et les facteurs prédictifs spécifiques aux femmes qui avaient un impact sur la santé du cerveau, ce qui est essentiel pour réduire le fardeau disproportionné de démence qui pèse sur les femmes. »
Les chercheurs ont déterminé que le risque de démence chez les femmes participant à l'étude qui avaient trois enfants ou plus était réduit de 12 % comparé aux femmes qui avaient un seul enfant. Ces femmes continuaient de présenter un risque réduit de démence après ajustement pour les facteurs de risque du milieu à la fin de la vie, tels que l'indice de masse corporelle et les antécédents d'AVC.
Les chercheurs ont également examiné les antécédents de fausses couches et de menstruation. Ils ont découvert que chaque rapport supplémentaire de fausse couche était associé à une augmentation de 9 % du risque de démence, comparé aux femmes qui ne signalaient aucune fausse couche. En moyenne, les femmes avaient leurs premières règles à l'âge de 13 ans et leur ménopause naturelle à l'âge de 47 ans. En outre, les femmes qui indiquaient avoir eu leurs premières règles à l'âge de 16 ans ou plus étaient 31 % plus à risque que celles qui indiquaient avoir eu leurs premières règles à l'âge de 13 ans. Comparé aux femmes qui avaient eu une ménopause naturelle après l'âge de 45 ans, le risque de démence de celles qui avaient eu une ménopause naturelle à 45 ans ou moins était 28 % supérieur après ajustement pour la démographie.
La longueur de la période de reproduction était de 34 ans en moyenne. Comparé aux femmes dont les périodes de reproduction étaient de 38 à 44 ans, le risque de démence des femmes dont les périodes de reproduction étaient de 21 à 30 ans était 33 % supérieur après ajustement pour la démographie. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer la voie mécanique entre les évènements reproductifs et la santé du cerveau.
Les antécédents de grossesse des femmes peuvent influencer le risque de maladie d'Alzheimer
(Nota : Inclut des analyses de dernière heure réalisées depuis la soumission du résumé original en février.)
Dans une étude pluridisciplinaire cas-témoins portant sur 133 femmes âgées britanniques, Molly Fox, PhD, professeur auxiliaire aux Départements d'anthropologie et de psychiatrie et de sciences comportementales à l'Université de Californie, Los Angeles, et ses collègues ont collecté des informations sur les antécédents de reproduction et mesuré la sévérité de la démence associée à la maladie d'Alzheimer afin d'évaluer la relation potentielle entre les antécédents de grossesse et le risque de maladie d'Alzheimer, et déterminer si cette relation pouvait être attribuée à la fonction immunitaire.
Les résultats de l'étude suggèrent que le nombre de mois de grossesse — notamment les trois premiers mois — est un indicateur significatif de risque de maladie d'Alzheimer. Les chercheurs indiquent que, dans cette population d'étude, le risque de maladie d'Alzheimer d'une femme qui avait été enceinte pendant 12,5 % de mois supplémentaires comparé à une autre femme identique était réduit d'environ 20 %.
« Nous sommes intrigués par la possibilité qu'une grossesse puisse réorganiser le corps de la mère de façon à la protéger de la maladie d'Alzheimer plus tard dans sa vie », a expliqué le Dr. Fox. « Ces résultats suggèrent également que le narratif ne se limite pas entièrement à une exposition aux œstrogènes, comme l'ont suggéré les chercheurs précédents. »
Des investigateurs ont émis l'hypothèse selon laquelle les effets bénéfiques persistants générés sur le système immunitaire aux stades précoces de la grossesse pourraient expliquer la réduction du risque observée.
La thérapie hormonale n'est pas nécessairement toujours liée au dommage cognitif
Une nouvelle étude présentée à l'AAIC 2018 avait comme objectif d'examiner la raison pour laquelle les résultats de l'importante étude WHIMS (Women's Health Initiative-Memory Study) et de l'étude WHISCA (WHI-Study of Cognitive Aging) différaient des conclusions précédentes qui suggèrent une aggravation de la cognition liée à la thérapie hormonale.
Carey E. Gleason, PhD, du Centre de recherche de la maladie d'Alzheimer du Wisconsin, Faculté de Médecine et de Santé publique de l'Université du Wisconsin à Madison, et des chercheurs du Hartford Hospital, Hartford, et de l'Université George Washington, D.C., ont examiné deux études distinctes publiées depuis WHIMS et WHISCA ; l'étude KeePS-Cogs (Kronos Early Estrogen Prevention Study-Cognitive and Affective Study) et l'étude ELITE-Cog (Early v. Late Intervention Trial with Estradiol-Cognitive Endpoints). Les résultats étaient les suivants :
- aucun effet négatif sur la cognition n'a été mesuré chez des femmes qui avaient commencé une thérapie hormonale entre les âges de 50 et 54 ans. Par contre, celles qui avaient commencé une thérapie hormonale entre les âges de 65 et 79 ans présentaient des diminutions de la cognition globale, de la mémoire de travail et du fonctionnement exécutif.
- les femmes diabétiques de type 2 sous thérapie hormonale présentaient également un risque accru de déficit cognitif comparé aux femmes non diabétiques sous thérapie hormonale et les femmes diabétiques auxquelles un traitement placebo était administré, après un ajustement pour l'âge.
« Ces conclusions nous permettent de mieux comprendre les effets complexes des hormones sur le cerveau », a déclaré le Dr. Gleason. « Ces données sont absolument nécessaires pour guider les soins de santé des femmes durant et après la transition ménopausique et pour aider les femmes à prendre des décisions personnalisées et éclairées en ce qui concerne la prise en charge de leurs symptômes de ménopause et la prévention de résultats thérapeutiques adverses à l'avenir. »
L'avantage des femmes en termes de mémoire verbale peut masquer les stades précoces de maladie d'Alzheimer
Pauline Maki, PhD, professeure de psychiatrie et de psychologie, directrice principale de recherche du Centre de recherche sur les femmes et le genre à l'Université de l'Illinois, Chicago, et des chercheurs de l'Université de Californie à San Diego, ont examiné les données d'une Initiative de neuroimagerie de la maladie d'Alzheimer qui suggèrent que les femmes ont un avantage en termes de mémorisation de mots et d'éléments verbaux, non seulement durant un vieillissement normal mais aussi en cas de léger déficit cognitif amnestique (aMCI).
Comme les tests les plus fréquemment utilisés pour diagnostiquer la maladie d'Alzheimer sont liés à la mémoire verbale, la mémoire de listes de mots, d'anecdotes et d'autres matériels verbaux, les chercheurs voulaient mieux comprendre les différences entre les sexes en termes de mémoire verbale et de vieillissement du cerveau et la façon dont elles pourraient être liées aux différences entre les sexes en termes de présentation et d'évolution clinique de la maladie d'Alzheimer.
L'étude a déterminé que les femmes semblaient conserver leur performance cognitive aux stades précoces de la maladie, comparé aux hommes, malgré des niveaux modérés de pathologie cérébrale de maladie d'Alzheimer — tels que mesurés par trois marqueurs cérébraux (atrophie hippocampique, hypométabolisme cérébral et dépôts béta-amyloïdes corticaux). Toutefois, à des niveaux élevés de fardeau de la maladie, l'avantage des femmes en termes de mémoire verbale était éliminé.
« Ces conclusions peuvent permettre d'expliquer pourquoi les femmes subissent un déclin plus rapide sur une large gamme de capacités cognitives après avoir reçu un diagnostic de maladie d'Alzheimer », a ajouté le Dr. Maki. « Bien que l'avantage des femmes puisse être avantageux sur le plan fonctionnel, il pourrait masquer des stades précoces de maladie d'Alzheimer, augmentant ainsi la sévérité du fardeau de la maladie au moment du diagnostic, avec une détérioration plus rapide par la suite. »
Lorsqu' une approche diagnostique basée sur le genre a été appliquée, elle a amélioré la précision du diagnostic pour les deux sexes. Ceci suggère la nécessité, et la valeur, d'approches alternatives — telles que des « seuils de coupure » spécifiques au sexe dans les tests diagnostiques — pour améliorer la détection précoce chez les femmes.
À propos de l'Alzheimer's Association International Conference® (AAIC®)
L'Alzheimer's Association International Conference (AAIC) est le plus grand rassemblement de chercheurs au monde consacré à la maladie d'Alzheimer et à d'autres formes de démence. S'inscrivant dans le cadre du programme de recherche de l'Alzheimer's Association, l'AAIC sert de catalyseur pour la création de nouvelles connaissances sur la démence et pour la promotion d'une communauté de recherche vitale et collégiale.
Page d'accueil de l'AAIC 2018 : alz.org/aaic
Salle de presse de l'AAIC 2018 : alz.org/aaic/press
À propos de l'Alzheimer's Association®
L'Alzheimer's Association est la plus grande organisation de santé bénévole dans le domaine des soins, de la prise en charge et de la recherche sur la maladie d'Alzheimer. Notre mission est d'éliminer la maladie d'Alzheimer en faisant avancer la recherche, en fournissant et en améliorant les soins et la prise en charge de toutes les personnes touchées, et en réduisant le risque de démence en promouvant la santé du cerveau. Notre vision est un monde sans maladie d'Alzheimer. Visitez alz.org ou appelez le 800.272.3900.
- Paola Gilsanz, ScD, Rachel Whitmer, PhD, et al. Women's Reproductive History and Dementia Risk. (Funders: U.S. National Institute on Aging)
- Molly Fox, PhD, et al. Women's Pregnancy History May Influence Alzheimer's Risk through Alterations in Immune Function. (Funders: Gates Cambridge Trust)
- Carey Gleason, PhD, et al. Hormonal Contributions to Alzheimer's Disease Risk in Women. (Funders: U.S. National Institute on Aging)
- Pauline Maki, PhD, et al. Hormonal Contributions to Alzheimer's Disease Dementia Risk in Women. (Funders: U.S. National Institute on Aging ; Alzheimer's Disease Neuroimaging Initiative ; U.S. Department of Defense.)
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