Le 23 mars 2021, Journée météorologique mondiale : le changement climatique a un impact profond sur les personnes souffrant d'asthme et d'allergies
ZURICH, 24 mars 2021 /PRNewswire/ -- À l'occasion de la Journée météorologique mondiale du 23 mars 2021, l'Académie européenne d'allergologie et d'immunologie clinique (EAACI), la Fédération européenne des allergies et des maladies des voies respiratoires (EFA) et l'Organisation météorologique mondiale (OMM) s'associent pour relever le défi mondial de la lutte contre le changement climatique et atténuer ses impacts sur la santé en vue d'améliorer la qualité de vie des patients.
La pollution atmosphérique raccourcit l'espérance de vie d'environ 7 millions de personnes chaque année, et neuf personnes sur 10 respirent de l'air pollué par les émissions de la circulation, l'industrie, l'agriculture ou l'incinération, selon l'OMS.
L'OMS estime que d'ici 2050, la moitié de la population mondiale sera affectée par l'asthme et les allergies. Le changement climatique causé par l'Homme contribue fortement à cette fréquence croissante par le biais d'effets directs et indirects.
Effets directs
Les changements climatiques peuvent affecter les voies respiratoires directement par refroidissement ou irritation. Il a été démontré que des exacerbations de l'asthme et de la rhinite étaient provoquées par une basse température et l'humidité, ou par une chute soudaine de la température. Les admissions pour l'asthme augmentent suite à des précipitations ou une pression barométrique de bas ou haut niveau.
Effets indirects
Le changement climatique constitue également une énorme menace pour le bien-être des patients souffrant d'asthme et d'allergie par une exposition accrue à des facteurs de risque, à savoir l'aggravation de la pollution de l'air ambiant et l'altération de la production locale et régionale de pollen, la prolifération de moisissure et la perte de biodiversité. Le schéma des effets varie selon les régions en fonction de la latitude, de l'altitude, des précipitations et des tempêtes, des modes d'utilisation des terres, de l'urbanisation, des transports et de la production d'énergie.
Augmentation de la pollution atmosphérique. Les importantes variations de température, d'humidité, de vent et de précipitations qui accompagnent le changement climatique ont un impact profond sur la qualité de l'air par des modifications du transport, de la dispersion et de la conversion des polluants atmosphériques. Le réchauffement atmosphérique accroît l'ozone troposphérique dans de nombreuses régions. Les phénomènes connexes (urbanisation, ventilation perturbée et confinement accru en intérieur, incendies et tempêtes de sable) sont à l'origine de l'aggravation de l'exposition aux gaz et aux matières particulaires (PM). Tous ces événements mettent les individus face à un risque élevé d'exposition à l'air pollué, entraînant le développement ou l'aggravation de l'asthme et des maladies allergiques.
Il est bien établi que l'exposition à la pollution atmosphérique, en particulier aux PM fines et à l'ozone, exacerbe la rhinite et l'asthme préexistants. Une relation de causalité entre l'apparition de nouveaux cas d'asthme infantile et l'exposition à long terme à la pollution de l'air extérieur, en particulier liée à la circulation, comme le dioxyde d'azote (NO2), les PM fines et le carbone suie, a été signalée. Des données récentes suggèrent également que l'exposition à long terme à la pollution atmosphérique contribue causalement à l'apparition de l'asthme chez l'adulte. La pollution de l'air a récemment été considérée comme un facteur causal dans l'induction, la progression et la mort due à l'asthme de la fillette londonienne de 9 ans, Ella Kissi-Debrah. Même les expositions à court terme aux PM2,5, au NO2 et à l'ozone peuvent augmenter le risque de mortalité due à l'asthme.
Plus récemment, la pollution atmosphérique, en particulier les émissions dues à la circulation de camions, a été liée à une augmentation de la prévalence de la dermatite atopique.
Une allergénicité et une densité pollinique plus élevées augmentent le risque de sensibilisation au pollen et d'allergie chez les individus sensibles. Le réchauffement planétaire, la sécheresse, les précipitations extrêmes, les rafales de vent, les tempêtes, la pollution des sols, de l'air et de l'eau, ainsi que les changements dans le mode d'utilisation des terres, ont un impact profond sur la production, la libération, la dispersion et la qualité du pollen des plantes. L'augmentation dans l'atmosphère des concentrations de dioxyde de carbone (CO2), qui est impliqué dans le processus de photosynthèse ainsi que dans une augmentation de la biomasse végétale et de la floraison, se traduit par une concentration plus élevée de pollen dans l'air. La hausse des températures entraîne une saison de pollen plus précoce et prolongée. Les polluants atmosphériques augmentent la charge allergénique par pollen et changent la composition des allergènes.
Les variations géographiques et temporelles de la température et de l'humidité influencent les schémas de végétation et la physiologie végétale et modifient la répartition pollinique. Le pollen peut parcourir des centaines de kilomètres et, avec l'évolution des schémas météorologiques et la modification de la répartition des espèces, il est devenu possible pour les individus d'être exposés à de nouvelles espèces de pollen étrangères provenant d'autres régions et d'autres pays.
Plus de spores de moisissure dans l'air. Le changement climatique et les conditions chaudes et humides corrélées affectent la quantité, l'intensité et la fréquence de la précipitation de moisissure, qui sont des facteurs de risque bien connus d'asthme sévère.
Asthme lié aux orages. La libération soudaine et massive d'allergènes du pollen et des moisissures après un orage a provoqué des épidémies d'asthme lié aux orages qui ont submergé les services d'urgence en quelques heures.
Perte de biodiversité. Le changement climatique est l'un des principaux moteurs de la perte de biodiversité, favorisant le développement de l'asthme et des allergies par manque de modulation du système immunitaire. Inversement, la perte de biodiversité contribue au changement climatique. Par exemple, la déforestation favorise les émissions de dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre « produit par l'Homme ».
À l'occasion de la Journée météorologique mondiale, l'EAACI appelle à :
- Une amélioration de la qualité de l'air, qui devrait être encouragée par une modernisation industrielle respectueuse de l'environnement, des changements de méthodes agricoles, des interventions et rénovations en ce qui concerne les véhicules et carburants, un développement urbain sain au moyen d'un lien plus fort avec la nature, la revégétalisation avec des plantes non allergéniques et un trafic urbain intelligent.
- Les interventions au niveau de la population, telles que les activités de promotion de la santé (vélo, marche, exercice physique et alimentation saine), ainsi que les interventions individualisées visant à réduire les expositions personnelles, devraient être davantage priorisées.
- Une surveillance des spores de moisissure et du pollen en temps réel associée à des systèmes d'alerte est nécessaire de toute urgence.
- La protection et la conservation des éléments naturels et de la biodiversité sont de la plus haute importance.
Le comité récemment créé de recherche et de sensibilisation de l'EAACI et son groupe de travail sur l'environnement, ainsi que les groupes de travail sur l'aérobiologie et la pollution et One Health, élaborent constamment des directives et des recommandations pour faire face à l'impact profond des changements climatiques sur les maladies allergiques et l'asthme.
« Les patients allergiques et asthmatiques sont les radars de nos environnements. À l'occasion de la Journée météorologique mondiale, nous nous tenons aux côtés de tous les chercheurs et cliniciens qui surveillent les effets du changement climatique sur notre santé, afin de réduire l'impact, d'atténuer les effets et d'améliorer les solutions pour bonifier notre qualité de vie. En tant que représentante des patients, j'appelle les autorités européennes à mettre en place des politiques et des ressources pour faire face aux maladies liées au changement climatique. Des outils tels que des systèmes de surveillance du pollen en temps réel devraient être obligatoires, non seulement pour évaluer l'impact du changement climatique sur la biodiversité, mais aussi pour informer les plus vulnérables sur les aéroallergènes afin que nous puissions prendre des mesures pour notre santé au quotidien », a déclaré Mikaela Odemyr, présidente de la Fédération européenne des maladies des voies respiratoires (EFA).
« L'Organisation météorologique mondiale fait partie de l'engagement mondial pris par l'Organisation mondiale de la santé de réduire de deux tiers les décès dus à la pollution atmosphérique d'ici 2030. Plus précisément, l'OMM s'efforce de renforcer la qualité et la disponibilité des observations de la pollution, de permettre la fourniture de prévisions et de services consultatifs sur la qualité de l'air et d'incorporer les incidences sur la santé dans les principales évaluations scientifiques sur le climat et le changement climatique. Les actions visant à améliorer la qualité de l'air et à lutter contre le changement climatique constituent toutes deux une priorité mondiale. Nous pouvons atténuer les deux problèmes de la même façon en nous débarrassant de l'énergie fossile », a déclaré Petteri Taalas, secrétaire général de l'OMM.
L'OMS et l'OMM ont conclu un accord visant à améliorer les résultats en matière de santé grâce à de meilleurs services météorologiques, climatiques, atmosphériques et hydrologiques et à une surveillance et une gestion améliorées des risques pour la santé environnementale. Il s'agit notamment des avertissements et prévisions concernant les tempêtes de sable et de poussière et des réseaux de surveillance du pollen.
L'Académie européenne d'allergologie et d'immunologie clinique (EAACI) est la plus importante association professionnelle dédiée à l'amélioration de la santé des personnes touchées par les maladies allergiques et l'asthme. Comptant plus de 13 000 membres de 124 pays et plus de 50 sociétés nationales d'allergies, l'EAACI est la principale source d'expertise en Europe et dans le monde entier pour tous les aspects de l'allergie et de l'asthme. www.eaaci.org
La Fédération européenne des allergies et des maladies des voies respiratoires (EFA) exprime la voix de plus de 200 millions de personnes vivant avec des allergies, de l'asthme et des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) en Europe. Nous rassemblons 39 associations nationales de 25 pays et diffusons leurs connaissances et leurs exigences auprès des institutions européennes. Nous connectons les parties prenantes européennes pour déclencher le changement et combler les lacunes des politiques sur les allergies et les maladies des voies respiratoires afin que les patients vivent une vie sans compromis, et aient le droit et l'accès à des soins de la meilleure qualité et à un environnement sûr. www.efanet.org
Chiara Hartmann [email protected]
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