En France, les effets positifs de la Loi de Modernisation de l'Economie (LME) restent visibles, mais la reprise économique modeste a généré une augmentation des retards de paiement
- Baromètre Atradius des pratiques de paiement
PARIS, May 5, 2011 /PRNewswire/ -- Réalisée en Février 2011, cette 9ème édition du baromètre Atradius des pratiques de paiement montre que, même si la crise semble derrière nous, après deux années de baisse observée en 2009 et 2010, depuis la mise en place de LME, la baisse des délais de paiement marque un palier, proche de la moyenne européenne, et n'échappe pas à une augmentation des retards de paiement.
(Photo: http://www.newscom.com/cgi-bin/prnh/20110505/453897-c)
En Europe la situation économique encore fragile a eu pour conséquence une tension de la situation financière des entreprises qui ont du mal à respecter leurs délais de paiement et la maintien de la séparation Europe du Nord et Europe du Sud. Celle-ci pourrait s'estomper dans les mois à venir avec la mise en place de délais de paiement légaux européens en Février dernier.
Le Baromètre Atradius des pratiques de paiement est une enquête réalisée deux fois par an, auprès de plus de 1.800 entreprises réparties dans les 9 principaux pays européens (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume Uni et Suède). Elle est menée à l'initiative d'Atradius par l'institut d'études de marché Heliview. En voici les principales conclusions :
Dans les 9 pays européens étudiés, 10 % des factures à l'export sont irrécouvrables et 30 % ont été payées après la date d'échéance, avec des retards pouvant être supérieurs à 60 jours.
Le baromètre Atradius révèle que 10 % des factures B2B à l'export et 8 % des factures B2B domestiques sont considérées comme définitivement irrécouvrables par le vendeur. En Italie, ces pourcentages atteignent 18 % aussi bien pour les factures export que domestiques, alors que la Grande-Bretagne accuse des chiffres de 18 % pour les factures export et 14 % pour les factures domestiques. Malgré des délais de paiement très importants, les sociétés espagnoles ayant répondu à l'étude, ont relaté que seul 1 % des factures export était irrécouvrable, mais il s'agit du seul pays étudié dans lequel le pourcentage de défauts de paiement est plus élevé sur les créances domestiques que sur les créances export. Les Pays-Bas ont obtenu le pourcentage le plus faible de créances domestiques irrécouvrables (3 %).
Même si l'impossibilité de recouvrer une facture est le pire des scénarios pour un fournisseur, l'incertitude liée à la date de règlement réel de la facture constitue un autre facteur pouvant mettre en péril la trésorerie de l'entreprise. L'étude indique qu'environ 30 % des factures ont été payées en retard, dont 11 % à 12 % avec un dépassement d'échéance supérieur à 60 jours. L'impact de ces retards a été accentué par un recours au crédit en hausse l'année dernière afin d'anticiper une hausse des ventes liées au retour de la croissance économique. Ces disparités entre Europe du Nord et Europe du Sud pourraient s'estomper sous l'effet de la mise en place en février dernier de délais de paiement légaux européens.
En France, après deux années de baisse constante, les effets positifs de l'introduction de la Loi de Modernisation de l'Economie (LME) restent visibles mais ont été atténués par la reprise économique modeste qui a impacté le BFR des entreprises générant une augmentation des retards de paiement.
- Un allongement des délais de paiement en France, lié à une reprise plus modeste qu'attendue, même si les effets positifs de la LME restent visibles.
En France, la durée moyenne de règlement a été de 34 jours sur le marché domestique et de 45 jours sur le marché étranger. Cette moyenne sur le marché domestique est supérieure de quatre jours à la durée reportée par les sociétés interrogées lors de l'enquête précédente, et de 10 jours sur le marché étranger. Ces résultats suggèrent que les effets positifs de l'année dernière de la LME ont été atténués par l'impact de la reprise économique modeste, sur le besoin en fond de roulement des entreprises, avec pour conséquence des retards de paiement en augmentation. Par ailleurs, l'instabilité politique dans certains pays qui ont traditionnellement des liens commerciaux forts avec la France ont pu également jouer un rôle notamment sur les délais de paiement constatés à l'export.
Délai moyen de règlement domestique : 34 jours
Délai moyen de règlement étranger : 45 jours
- Un pourcentage significatif des factures << en retard >> affecte aussi les décisions des entreprises dans leur gestion des crédits commerciaux.
Même si la moyenne des DMP (Délais moyen de paiement des clients) est inférieure à la moyenne des pays étudiés dans l'enquête et si la moité des fournisseurs français déclarent être payés au plus tard dans les 10 jours après la date d'échance des factures, environ 30% des factures restent payées en retard. Il faut souligner qu'avec plus de 40 % des participants citant le manque de trésorerie comme l'une des excuses principales motivant les retards de paiement, la probabilité que les retards de paiement se transforment en défauts de paiement est logiquement élevée et cela d'autant plus que les conditions d'accès au crédit continuent à se resserrer.
- Le secteur le plus touché par les contraintes en matière de délais de paiement est celui de l'industrie avec une moyenne de 45 jours en délai de règlement.
Les entreprises de tous les secteurs, mais particulièrement celles de l'industrie, ont résisté à la crise et puisé sur leurs réserves financières en comptant sur une reprise franche. Toutefois, la reprise, plutôt faible, n'a pas eu les effets attendus et les entreprises souffrent à l'heure actuelle d'un manque d'activité et de commandes qui explique l'allongement des délais réels de paiement.
- Les entreprises françaises ont fait des délais de paiement un élément clé de la stratégie de développement des entreprises et des problématiques de financement à travers la sécurisation et la mobilisation du poste client. La France est ainsi l'un des seuls pays étudié où les délais de paiement sont fortement (35% des réponses) utilisés comme facteur pour l'emporter sur la concurrence. On constate aussi une différence notable entre les délais appliqués sur le marché domestique et à l'export.
- L'effet << pot de terre contre pot de fer >> joue encore avec des délais plus longs dans les grandes entreprises (supérieurs à 45 jours en moyenne) que dans les PME et les micro entreprises (35 jours en moyenne).
Yves Poinsot, Directeur Général d'Atradius France commente: << Avec le retour de la croissance économique, les entreprises se concentrent sur leur développement commercial. Les résultats de notre enquête confirment néanmoins la fragilité de la reprise avec un risque de défauts de paiement qui reste à un niveau élevé comme cela est souvent le cas les premières années suivant une récession. Cette situation présente un danger important pour les entreprises et doit les inciter à rester très vigilantes. Pour les accompagner Atradius a revu à la hausse son niveau de couverture des risques et leur permet de développer leurs ventes en mettant leur entreprise à l'abri des défauts de paiement de leurs acheteurs. >>
Le Baromètre Atradius des pratiques de paiement qui suit l'évolution de la perception des entreprises concernant les pratiques de paiement peut être téléchargé sur notre site http://www.atradius.fr
Au sujet d'Atradius
Avec 160 bureaux et une présence dans 42 pays, le Groupe Atradius offre des services d'assurance-crédit, de caution et de recouvrement dans le monde entier. Atradius met à la disposition de ses clients des informations financières sur 60 millions d'entreprises dans le monde et prend quotidiennement de plus de 20 000 décisions de limites de crédit. Les solutions proposées par Atradius réduisent l'exposition des entreprises au risque d'impayés de la part de leurs acheteurs et leur permettent d'optimiser leur credit management.
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