Une BREXIT pourrait coûter cher - Surtout au Royaume-Uni...
GÜTERSLOH, Allemagne, April 27, 2015 /PRNewswire/ --
Sortir de l'UE pourrait coûter plus de 300 milliards d'euros au Royaume-Uni. Les autres États membres de l'UE subiraient quant à eux des pertes économiques moins importantes si cela se produisait. Mais les élections organisées au sein de la Chambre des communes du Royaume-Uni pourraient conduire à de grandes difficultés économiques et surtout politiques pour l'UE tout entière.
Si le Royaume-Uni décidait de sortir de l'UE en 2018 suite aux élections organisées au sein de la Chambre des communes du Royaume-Uni le 7 mai 2015 et suite au référendum ultérieur portant sur la même question, cela aurait des conséquences négatives sur le long terme qui affecteraient la dynamique de croissance du pays et sa vitalité économique. En revanche, les pertes économiques pour l'Allemagne et le reste des États membres de l'UE seraient considérablement moins importantes. Mais le résultat net d'une telle opération serait que tous les pays impliqués y perdraient d'un point de vue économique et politique si le Royaume-Uni décidait de quitter l'UE (BREXIT). Voilà la conclusion qu'a tirée une étude en cours menée par Bertelsmann Stiftung en collaboration avec l'Institut Ifo de Munich. C'est la première étude qui examine les conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l'UE (BREXIT), non seulement pour le Royaume-Uni mais également pour les autres pays de l'UE.
Le calcul des répercussions économiques d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE est associé à bien des incertitudes et il doit prendre en compte de possibles périodes de transition. Trois cas ont été imaginés afin d'estimer les différentes répercussions possibles. Dans le meilleur des cas, le Royaume-Uni recevrait un statut similaire à celui de la Suisse et maintiendrait par conséquent un accord commercial avec l'UE. Dans le pire des cas, le pays perdrait tous les privilèges commerciaux correspondant à son statut de pays membre de l'UE ainsi que ses accords commerciaux de libre échange. En 2030, soit 12 ans après une possible BREXIT, nous pouvons supposer que nous aurons déjà été exposés aux répercussions négatives.
En fonction du degré d'isolement revendiqué par la politique commerciale du Royaume-Uni, son Produit intérieur brut (PIB) par habitant devrait se situer entre 0,6 % et 3 % en dessous des valeurs qu'aurait obtenues le pays en 2030 s'il était resté au sein de l'UE. Si les pertes exprimées en pourcentages étaient calculées à partir des valeurs de 2014, cela impliquerait une chute du PIB de 220 € par habitant dans le meilleur des cas pour le Royaume-Uni. Dans le cas d'un isolement plus sévère, la chute du PIB pourrait atteindre 1 025 € par habitant. Si l'on prend en compte d'une part les conséquences qui affectent les opérations commerciales et d'autre part celles qui touchent le dynamisme économique du pays, notamment un affaiblissement de sa capacité d'innovation et la perte du rôle prépondérant de Londres comme centre financier, alors la chute du PIB pourrait atteindre, dans le pire des cas, 14 %. Si ces chutes du PIB exprimées en pourcentages sont ensuite calculées à partir des valeurs de 2014, cela donnerait une chute du PIB d'environ 313 milliards d'euros pour l'économie nationale tout entière, soit une chute du PIB d'environ 4 850 euros par habitant. De possibles économies telles que l'annulation des dépenses budgétaires de l'UE dont le montant représente actuellement 0,5 % du PIB britannique ne pourraient pas compenser ces pertes économiques, et ce même dans le meilleur des cas.
La sortie de l'UE du Royaume-Uni augmenterait surtout les coûts des échanges commerciaux entre celui-ci et l'UE et réduirait les activités commerciales. La gravité de telles conséquences varierait en fonction des secteurs industriels britanniques. Pour l'important secteur des services financiers, les pertes prévues sur la valeur ajoutée atteindraient environ 5 % dans le pire des cas. Les secteurs des produits chimiques, du génie mécanique et de l'automobile seront touchés par de graves pertes sur la valeur ajoutée car ces secteurs sont fortement intégrés dans les chaînes de valeur européennes. Le secteur des produits chimiques sera celui qui sera confronté à la plus forte chute - près de 11 %.
En revanche, la diminution du bien-être social provoquée par une BREXIT serait considérablement moins importante pour l'Allemagne et le reste des États membres de l'UE. En fonction du degré d'isolement revendiqué par la politique commerciale du Royaume-Uni, le Produit intérieur brut (PIB) réel de l'Allemagne par habitant, lorsqu'on prend en considération uniquement les répercussions commerciales, devrait se situer entre 0,1% et 0,3% en dessous des valeurs qu'aurait obtenues le pays en 2030 si le Royaume-Uni était resté au sein de l'UE. Comparé au PIB de 2014, cela correspond à une chute du PIB par habitant située entre 30 et 115 €. Chaque secteur serait différemment affecté par les plus faibles taux d'exportation vers le Royaume-Uni. L'industrie automobile assisterait à la plus grande chute avec un déclin pouvant atteindre 2 %. En plus de l'industrie automobile, l'électronique, la production de métaux et l'industrie agroalimentaire se verraient également négativement affectées. Si l'on prend en compte les conséquences sur la dynamique de l'économie, les chutes du PIB subies par l'Allemagne seraient comprises entre 0,3% et 2%. Pour ce qui est de l'économie nationale, par rapport à 2014, la chute du PIB représenterait environ 100 € par habitant (ou 8,7 milliards d'euros pour l'économie tout entière) pour une perte de tous les privilèges commerciaux du Royaume-Uni.
Les pays européens qui devraient absorber des pertes supérieures à la moyenne suite à à une BREXIT sont tout d'abord l'Irlande, puis le Luxembourg, la Belgique, la Suède, Malte et Chypre.
Outre les pertes de croissance économique, les autres pays de l'UE devraient faire face à des dépenses budgétaires européennes plus élevées. Par exemple, pour compenser la perte de la contribution financière du Royaume-Uni, l'Allemagne devrait payer 2,5 milliards d'euros en plus par an en tant que plus grand contributeur net au budget européen.
Pour Aart De Geus, Président et Directeur général de Bertelsmann Stiftung, l'étude souligne le besoin de recommander vivement au Royaume-Uni de rester au sein de l'UE : « Une BREXIT est une stratégie perdante pour tout le monde en Europe ne serait-ce que d'un point de vue économique, et ce tout particulièrement pour le Royaume-Uni. Mais outre les conséquences économiques, il s'agirait d'un revers particulièrement difficile à oublier d'un point de vue de l'intégration européenne et du rôle de l'Europe dans le monde. Poser les jalons d'une BREXIT dans la Chambre des Communes du Royaume-Uni fragiliserait l'Union Européenne. »
À propos de l'étude : « BREXIT - potential economic consequences if the UK exits the EU » (BREXIT : conséquences économiques potentielles si le Royaume-Uni quittait l'UE)
Cette étude examine les conséquences économiques de la sortie du Royaume-Uni de l'UE et donc du marché commun européen. C'est la première étude qui en examine et calcule les conséquences économiques non seulement pour le Royaume-Uni mais également pour les 27 États membres restants. L'étude calcule la chute du PIB qui pourrait être entraînée par la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Le terme « chute du PIB » décrit la différence exprimée en pourcentage entre le PIB réel observé pendant l'année de référence (2014) et la valeur simulée (contrefactuelle) pour une situation dans laquelle le Royaume-Uni n'est plus un État membre de l'UE. Il faut compter entre dix et douze ans pour que les mesures de politique commerciale prennent leur plein effet après avoir été introduites.
Pour en apprendre davantage : http://www.bertelsmann-stiftung.de/en/home/
Dr. Ulrich Schoof
Tél. : +49(0)52-41-81-81-384
E-mail : [email protected]
Dr. Thieß Petersen
Tél. : +49(0)52-41-81-81-218
E-mail : [email protected]
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