Un groupe d'analystes de Bruxelles affirme que l'alliance émergente entre l'Iran et l'Arménie pourrait « signer l'échec » des sanctions occidentales
BRUXELLES, January 19, 2013 /PRNewswire/ --
Un rapport publié par le Centre européen d'intelligence stratégique et de sécurité (European Strategic Intelligence and Security Center - ESISC) basé à Bruxelles braque les projecteurs sur ce que certains ont qualifié d'« alliance contre nature » entre l'Iran islamiste et l'Arménie chrétienne, une alliance qui, selon les analystes, pourrait atténuer l'impact des sanctions occidentales.
Les analystes de l'ESISC soulignent également qu'en s'alliant avec l'Iran l'Arménie peut prolonger le conflit de faible intensité dans le Haut-Karabagh où le pays occupe un territoire azéri d'où il refuse de retirer ses troupes malgré quatre résolutions de l'ONU.
Le rapport souligne « la relation spéciale » qui unit Téhéran à Erevan et permet à l'Iran de « se soustraire aux sanctions internationales tout en poursuivant son programme nucléaire », réduisant ainsi à néant les récents efforts déployés par l'UE et les États-Unis pour accentuer les sanctions à l'encontre de l'Iran et isoler le pays sur le plan financier et énergétique.
Le rapport indique que cette alliance entre les deux pays voisins, à contre-courant de toutes sanctions, ouvre également aux biens et services arméniens « des routes maritimes méridionales » et permet à l'Iran « d'avoir accès à la mer Noire ainsi que de mettre en échec les sanctions internationales ».
Soulignant la coopération croissante entre l'Iran et l'Arménie « pas seulement dans les domaines du gaz et de l'électricité, mais aussi dans l'industrie lourde, le secteur des produits pharmaceutiques, l'industrie minière et la pétrochimie », le rapport classe l'Iran au quatrième rang des principaux pays exportant vers l'Arménie et fait référence à une future zone de libre échange entre Téhéran et Erevan qui pourrait réduire la dépendance de l'économie arménienne vis-à-vis des fonds envoyés par les travailleurs basés en Russie, des prêts des institutions internationales et de l'aide de la diaspora arménienne à travers le monde.
Attribuant les liens étroits qui unissent l'Arménie à l'Iran pour partie à la présence résiduelle d'une minorité arménienne bien intégrée sur le sol de l'Iran chiite, le rapport témoigne plus encore de la convergence croissante des intérêts politiques, stratégiques et économiques irano-arméniens.
D'après le rapport, le renforcement de l'axe Téhéran-Erevan fait peser une menace grandissante sur la paix et la stabilité dans le Caucase, bloquant les tentatives de restauration de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan en maintenant, notamment, le statu quo dans le Haut-Karabagh depuis le cessez-le-feu de 1994.
Le rapport avance que l'Iran soutient la position de l'Arménie, opposée à une « solution globale proposée par l'OSCE » qui prévoit le déploiement de forces de maintien de la paix au nombre desquelles pourraient figurer des troupes occidentales. Près de 20 % du territoire de l'Azerbaïdjan est aujourd'hui encore occupé malgré plusieurs résolutions de l'ONU, du Parlement européen et de l'APCE visant à restaurer l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan.
L'ESISC traite également de l'aide financière apportée par l'Iran à certains groupes et partis islamistes, tels que le parti islamique de l'Azerbaïdjan, le Jundallah et le Hezbollah, afin de déstabiliser l'Azerbaïdjan. Les analystes affirment que l'Iran n'apprécie pas le rôle joué par Bakou, allié pro-occidental séculaire, dans la lutte contre le terrorisme, de même que sa contribution à la sécurité énergétique de l'Europe.
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