Philosophie de l'économie de la suffisance de la Thaïlande : réflexions des stagiaires
BANGKOK, 12 novembre 2018 /PRNewswire/ -- Le ministère des Affaires étrangères déclare que la Thaïlande joue un rôle actif dans la promotion de la coopération Sud-Sud pour le développement. À partir de 1992, la Thaïlande a commencé à offrir une assistance technique aux pays étrangers et l'a étendue pour inclure la coopération trilatérale avec un partenariat de développement de pays tiers. Lorsque la Thaïlande présidait le Groupe des 77 en 2016, elle proposa la philosophie de l'économie de la suffisance (SEP - Sufficiency Economy Philosophy) comme une alternative pour atteindre les objectifs de développement durable, avec la conviction que la valeur de la SEP est universelle et applicable en tout lieu.
Avant que la Thaïlande ne fut frappée par la crise financière de 1997, les perspectives économiques étaient brillantes et prometteuses, avec une croissance annuelle régulièrement à deux chiffres. L'aspiration du pays à devenir l'un des prochains tigres économiques de l'Asie semblait alors à portée de main. Mais lorsque l'économie s'est effondrée et que les investisseurs ont paniqué après que cette bulle illusoire a disparu, Sa Majesté feu le roi Bhumibol Adulyadej a rappelé à la nation qu'elle devait revenir aux sources et trouver le juste équilibre entre le maintien de la croissance et le développement grâce à la SEP.
Avec plus de deux décennies de recul, le temps a prouvé que l'essence même de la SEP, à savoir la modération, le caractère raisonnable et la prudence, ont été des éléments essentiels pour façonner un état d'esprit qui encourage les individus à examiner attentivement leurs forces et leurs contraintes avant toute prise de décision. Le pays a donc été relativement à l'abri de chocs extérieurs comme la crise financière mondiale de 2007.
Qu'est-ce que la SEP et dans quelle mesure est-elle pertinente pour le développement ? Après des années à présenter la philosophie au-delà de la Thaïlande et à organiser des cours de formation, l'Agence thaïlandaise de coopération internationale (TICA) a récemment lancé un concours d'essais sur la SEP parmi les anciens élèves de la TICA. Le principal objectif de ce concours intitulé « Partagez-le avec la TICA » était de suivre la façon dont la SEP était comprise et appliquée dans différents contextes. Les points de vue étaient intéressants et reflétaient la possibilité de mise en œuvre de la SEP.
Heidi Inostroza, bénévole d'une ONG du Chili, a pensé au départ que la SEP n'était qu'une autre théorie de plus. Mais après avoir participé à trois cours de formation de la TICA en Thaïlande, elle a progressivement compris le concept de modération, de caractère raisonnable et de prudence et l'a adopté comme une approche pour le développement durable. Plutôt qu'un modèle de développement, la SEP est une philosophie qui guide les moyens de subsistance des personnes à tous les niveaux. L'idée principale est de mener un mode de vie suffisant et d'éviter de profiter des autres ou de l'environnement. De même, la SEP partage de toute évidence le concept sous-jacent de développement durable.
Inostroza a expérimenté la SEP dans un village indigène de la province d'Arauco au Chili, en créant une banque d'ovins et de bovins ainsi qu'une ferme biologique. L'objectif était de créer un développement autocentré et de permettre aux villageois de la communauté d'avoir prise sur leur propre vie en réduisant leurs dépenses tout en augmentant leurs revenus grâce à une production locale et diversifiée, ainsi qu'à l'utilisation durable de l'environnement impliquant des pratiques agricoles et le zonage des terres.
Cette perspective est soutenue par Evaristo Makwaya, un autre ancien élève de la TICA venant de Zambie, qui considère que la SEP pourrait contribuer à renforcer le potentiel des communautés locales afin de répondre aux besoins qu'elles auront identifiés et d'être moins dépendantes de la planification bureaucratique et centralisée du développement.
À quelques milliers de kilomètres du Chili, Jephias Matunhu, professeur d'études du développement à la Midlands State University au Zimbabwe, a commencé à intégrer la SEP dans les modules qu'il enseigne. Il a participé à un cours de formation à la SEP à l'Université Naresuan en 2017.
Pour Matunhu, la SEP est une façon de penser qui vise à assurer le développement en appliquant les principes de modération, de suffisance et de caractère raisonnable. Il appelle à la mise en œuvre de stratégies de développement qui sont écologiquement, socialement et économiquement durables tout en mettant l'accent sur la moralité dans toutes les transactions humaines. Dans son essai récompensé par le premier prix, il a relevé que la SEP est appropriée aux objectifs de développement durable tels que la reconnaissance de l'importance des ressources en eau et l'éradication de la pauvreté en favorisant l'autonomisation des communautés.
Matunhu met actuellement en œuvre la SEP dans le district de Chivi au Zimbabwe, où la pauvreté oblige les gens à survivre en adoptant des stratégies d'adaptation nuisibles telles que la réduction du nombre de repas et de portions par jour ainsi que la migration vers des pays voisins. Le but est de donner aux villageois les moyens d'acquérir des connaissances et de leur permettre d'accéder à des informations comme la situation météorologique et la gestion financière. Il considère que la SEP est un discours prometteur sur le développement durable et qu'elle pourrait également s'appliquer à la prise de décisions des entreprises industrielles et des bureaux gouvernementaux.
En résumé, la SEP n'est pas un guide pratique pour les projets de développement. C'est une philosophie qui encourage la « voie du milieu » et le développement autocentré qui pourrait être appliqué aux niveaux individuels, organisationnels ou nationaux. Les exemples du Zimbabwe et du Chili ont démontré que la SEP pouvait orienter les recherches d'un équilibre entre les personnes, la planète et la prospérité. Et une fois cet équilibre atteint, la durabilité deviendra certainement une réalité pérenne.
Ministère des Affaires étrangères, Thaïlande
Tél. : +662-203-5000 poste 22043
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