Les leaders musulmans de la République centrafricaine se rencontrent au KAICIID pour planifier la coopération pour la réconciliation d'après-conflit
VIENNE, 1er septembre 2015 /PRNewswire/ -- Les chefs religieux musulmans de la République centrafricaine se sont rencontrés à Vienne la semaine dernière [27 août] pour discuter de la façon de rallier les communautés musulmanes de l'ensemble du pays derrière le dialogue et la réconciliation nationaux.
La réunion a été convoquée par le Centre international pour le dialogue (KAICIID), le Réseau des artisans de la paix religieux et traditionnels, l'Organisation de la coopération islamique (OIC) et le Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes, qui ont uni leurs forces pour développer une initiative à long terme afin de soutenir l'implication des chefs religieux dans le processus de réconciliation nationale en République centrafricaine.
Modérateur de la session, le conseiller en chef du KAICIID Mohammed Abu-Nimer a souligné que sans coopération, le futur du pays est en jeu : « Si l'on permet aux désagréments et problèmes du passé d'entraver les progrès, le processus de réconciliation sera un échec. À moins que les communautés religieuses de la République centrafricaine ne puissent surmonter leurs différences, aussi bien à l'intérieur des groupes qu'entre eux, aucun progrès ne pourra être réalisé. Ce n'est pas une tâche facile, mais elle doit être réalisée et elle doit l'être par le biais du dialogue ».
Le conflit en République centrafricaine a fait des milliers de victimes et des centaines de milliers de sans-abris. Un rapport soumis au conseil de sécurité de l'ONU le 19 décembre 2014 a indiqué que plus de 6 000 personnes ont été tuées bien qu'il « considère que de telles estimations sont incapables de saisir toute l'ampleur des meurtres qui ont été perpétrés ».
Des dizaines de milliers de musulmans vivent dans des enclaves protégées par l'ONU, et ceux vivant en dehors de ces zones ont été pris pour cible en toute impunité selon les rapports. Plus d'un million de personnes, animistes, chrétiens et musulmans ont été déplacées. Les femmes, et en particulier les femmes musulmanes, ainsi que les enfants ont été confrontés à une victimisation spécifique en raison de la militarisation du conflit. Nombre d'entre eux sont encore réduits à l'état d'esclavage à ce jour.
En dépit du cessez-le-feu conclu en juillet 2014, la violence, la pauvreté généralisée et les déplacements continuent de poser des problèmes, avec des cas de violences signalés aussi récemment qu'au mois d'août 2015.
Un processus de réconciliation est en cours : le forum de Bangui au mois de mai 2015 a réuni près de 700 leaders de différents groupes au sein de la société centrafricaine (et notamment le gouvernement de transition, les partis politiques nationaux, les principaux groupes armés d'opposition - les Séléka et anti-Balaka -, le secteur privé, la société civile, les chefs traditionnels et les groupes religieux) afin de définir leur vision collective pour l'avenir du pays. L'une des recommandations du forum est de renforcer le rôle des chefs religieux dans le processus de réconciliation.
Mais, en plus de promouvoir la cohésion interreligieuse, la cohésion intrareligieuse continue de poser des difficultés dans un pays présentant une grande diversité sur le plan ethnique et religieux. Les problèmes d'identité et de citoyenneté nationaux et ethniques compliquent les tentatives des chefs religieux d'ouvrir la voie de l'unification.
Cette réunion, organisée conjointement par le KAICIID et le Réseau des artisans de la paix religieux et traditionnels, avait pour objectif de renforcer la communauté islamique en République centrafricaine à travers le dialogue et de l'aider dans ses efforts pour établir une voix et une vision unifiées pour la communauté islamique en République centrafricaine.
Le groupe a entrepris des préparatifs pour une conférence intramusulmane qui se déroulera plus tard cet automne et où les participants discuteront des problématiques concernant la citoyenneté et l'identité musulmanes et de la façon dont ces problématiques peuvent être abordées dans un cadre plus large de réconciliation nationale.
Le KAICIID en République centrafricaine :
Indépendamment de ce processus, le KAICIID travaille également avec l'ONG internationale Search for Common Ground pour faciliter un processus de dialogue interreligieux, afin de réunir les différentes communautés religieuses pour améliorer l'avenir du pays.
Le secrétaire général délégué pour les relations extérieures du KAICIID, Alvaro Albacete a ajouté que cette initiative commune soutiendra les travaux effectués par les organismes des Nations unies dans le pays, et qu'elle a reçu l'approbation du gouvernement de transition, des groupes interreligieux dans le pays et des ONG impliquées dans les efforts de réconciliation.
« Cette initiative souligne l'engagement à long terme pris par le KAICIID et ses partenaires à l'égard du processus de réconciliation nationale en République centrafricaine. La conférence sera la première phase d'un projet pluriannuel que nous envisageons dans le pays », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que cette initiative renforcera également les travaux réalisés par le KAICIID pour soutenir la plateforme des chefs religieux en République centrafricaine avec son partenaire Search for a Common Ground.
À propos de KAICIID : Le Centre pour le dialogue KAICIID est l'organisation intergouvernementale qui utilise le dialogue pour bâtir la paix dans les zones de conflit. Les États fondateurs du centre sont le Royaume d'Arabie Saoudite, la République d'Autriche et le Royaume d'Espagne. Le Saint-Siège est l'observateur fondateur. D'éminents représentants des cinq principales religions mondiales constituent les neuf membres du comité de direction. Le comité conçoit et supervise les programmes du Centre.
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