Global Peace Index 2015 fait état d'un monde toujours plus divisé
LONDRES, June 17, 2015 /PRNewswire/ --
Le climat de paix atteint un niveau sans précédent en Europe
Le Moyen-Orient sombre dans la violence
- Le climat de violence a affecté l'économie mondiale à hauteur de 14,3 billions USD, soit 13,4 % du PIB mondial de l'année passée et l'équivalent des économies confondues du Brésil, du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Espagne et du Royaume-Uni.
- De nombreux pays de l'OCDE ont atteint des niveaux de paix historiques, favorisés par la baisse du taux d'homicides, des dépenses et des engagements militaires.
- L'Islande arrive en tête du classement comme pays le plus pacifique au monde, tandis que la Syrie s'impose comme pays le moins pacifique au monde.
- Le climat de paix dans la région MENA connaît le niveau le plus bas depuis 2008, reléguant cette région en bas du classement pour la première fois.
- L'intensification des activités terroristes s'est propagée de la région MENA en Afrique subsaharienne, avec les hausses les plus importantes au Nigeria, au Cameroun et au Niger.
- Les conflits armés ont énormément gagné en intensité, le nombre des victimes de conflits s'étant accru à l'échelle mondiale de plus de 3,5 fois, en passant de 49 000 en 2010 à 180 000 en 2014.
- On estime à 20 000 le nombre total des décès dus au terrorisme en 2014, soit en hausse de 9 %.
- Les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays représentent actuellement près de 1 % de la population mondiale, soit le niveau le plus élevé depuis 1945, et leur nombre devrait encore augmenter.
L'escalade des tensions civiles et la crise des réfugiés qui s'en suit sont les principaux facteurs ayant contribué à la hausse des coûts mondiaux liés à la prévention de la violence, selon Global Peace Index 2015 (GPI) publié aujourd'hui par l'Institut pour l'économie et la paix (Institute for Economics and Peace, IEP), un groupe de réflexion international.
Depuis 2008, l'impact économique global de la violence s'est accru de 1,9 billion USD (+15,3 %). L'impact économique des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays ont augmenté de 267 % depuis 2008, pour se chiffrer à l'heure actuelle à 128 milliards USD. Toutefois, les dépenses militaires, les homicides et les forces de police demeurent les catégories les plus coûteuses, représentant collectivement 68,3 % du coût total.
Steve Killelea, fondateur et président exécutif de l'Institut pour l'économie et la paix (IEP), a déclaré : « Endiguer les conflits constitue un élément déterminant pour assurer la poursuite de la reprise économique mondiale. Si la violence mondiale venait à diminuer uniformément de 10 %, l'économie mondiale gagnerait concrètement 1,43 billion USD. Pour mettre cette somme en perspective, il s'agit d'un montant six fois supérieur à la valeur totale du renflouement de la Grèce et des prêts du FMI, de la BCE et d'autres pays de la zone euro confondus ».
Dans l'ensemble, les niveaux de paix à l'échelle mondiale restent stables en 2014, mais accusent une baisse par rapport à 2008. Toutefois, ces résultats globaux font état des différences accrues qui se creusent entre les États les plus pacifiques et les moins pacifiques. Depuis l'année dernière, le climat de paix s'est amélioré dans 81 pays et s'est détérioré dans 78 pays.
Le climat de paix connaît des sommets historiques dans de nombreux pays européens sur fond de baisse des taux d'homicides, des dépenses militaires et de retrait de leurs forces armées d'Iraq et d'Afghanistan. En revanche, les pays occupant traditionnellement les derniers rangs du classement comme l'Iraq, la Syrie, le Nigeria, le Soudan du Sud et la République centrafricaine sont tous devenus moins pacifiques. La Libye a connu la pire détérioration de son climat de paix cette année, en chutant en 149e position parmi 162 pays. L'Ukraine, où le conflit armé a entraîné plus de 6 000 décès et plus d'un million de personnes déplacées, connaît la deuxième rétrogradation en importance.
Quatre régions, à savoir l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Afrique subsaharienne et l'Amérique centrale et les Caraïbes, ont affiché des améliorations du climat de paix depuis l'année dernière. Les affrontements interconfessionnels et les conflits civils ont davantage ruiné les espoirs de paix dans la région MENA, qui enregistre ses pires résultats de tous les temps, tandis que l'Amérique du Sud a vu ses résultats se détériorer particulièrement en raison de l'augmentation des manifestations populaires et des perceptions accrues par rapport à la criminalité.
Malgré des améliorations soutenues du climat de paix dans de nombreux pays, le nombre et l'intensité des conflits armés se sont significativement accrus, avec une hausse de 267 % des décès résultants des conflits depuis 2010, ce qui a entraîné une vague de réfugiés sans précédent. Selon les dernières estimations du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), le nombre des réfugiés et personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays représente quelque 0,75 % de la population mondiale actuelle, soit plus de 50 millions de personnes. Cet accroissement de 131 % en moins d'une dizaine d'années a été provoqué pas seulement par les conflits dans la région MENA, mais aussi par les conflits actuels en République démocratique du Congo et en Colombie, contribuant respectivement de 23 % et 13 % au nombre des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, par pays d'origine en 2013.
En 2014, 69 pays ont enregistré des décès causés par le terrorisme, soit une hausse par rapport à 60 pays l'année d'avant, ce qui souligne une utilisation accrue de la terreur. La recrudescence des activités terroristes s'est propagée de la région MENA en Afrique subsaharienne, avec la progression la plus importante au Nigeria, au Cameroun et au Niger. Le Nigeria est devenu le deuxième pays le plus meurtrier au monde en termes de terrorisme après l'Iraq, affichant une hausse de 140 % du nombre des décès pour se situer à 4 392 victimes. Son pays voisin, le Cameroun, a enregistré 191 décès en 2014 par rapport à aucun l'année dernière. En 2014, le nombre des victimes du terrorisme dans les pays de l'OCDE était inférieur à 1 %. Le massacre de plus de 2 000 civils à Baga (Nigeria) perpétré par le groupe Boko Haram en janvier 2015 était l'acte terroriste le plus meurtrier depuis le 11 septembre, événement éclipsé par l'assassinat de 11 journalistes français de Charlie Hebdo le mois d'après.
Steve Killelea a indiqué : « L'année 2014 a été marquée par deux tendances contradictoires : de nombreux pays de l'OCDE connaissent un climat de paix sans précédent, tandisque les nations déchirées par des conflits, surtout au Moyen-Orient, accusent une montée de la violence. La situation est vraiment préoccupante, car ces conflits s'aggravent et contribuent par la suite à la propagation du terrorisme dans d'autres pays ».
Une tendance commune à tous les pays ayant considérablement amélioré leurs résultats cette année est la baisse du nombre des conflits externes organisés ou des guerres avec leurs pays voisins, l'Afrique bénéficiant tout particulièrement de cette tendance; la Guinée-Bissau, la Côte d'Ivoire, l'Égypte et le Bénin comptent parmi les pays ayant le plus amélioré leurs résultats. En outre, l'Europe a connu une baisse du nombre des décès causés par des conflits externes organisés.
FAITS MARQUANTS RÉGIONAUX
Une fois de plus, l'Europe occupe le premier rang mondial en termes de climat de paix, réclamant les trois places sur le podium du GPI. Son climat pacifique ne cesse de s'améliorer ces quatre dernières années. L'Islande arrive en tête du classement, alors que la Grèce affiche la plus forte progression, avec une avance de 22 rangs. Suite à son retrait d'Afghanistan, le Royaume-Uni a gagné huit places dans le classement.
Le résultat de l'Amérique du Nord s'est légèrement amélioré surtout grâce aux États-Unis qui montent deux places dans le classement. Avec de meilleurs résultats en termes de nombre et durée des conflits externes ainsi que de rôle joué dans ces conflits, les États-Unis profitent de la réduction de leur présence militaire en Afghanistan et en Iraq.
La région Asie-Pacifique arrive troisième dans le classement GPI, derrière l'Europe et l'Amérique du Nord. Toutefois, c'est la région qui présente les résultats les plus variés, englobant à la fois trois pays du top 10 et un seul pays, la Corée du Nord, dans les dix derniers du classement. La mer de Chine méridionale reste une zone de conflit potentiel et les pays impliqués dans ce conflit ont tous affiché une détérioration des résultats.
Le résultat régional global de l'Amérique du Sud a baissé pour se situer maintenant en dessous de la moyenne mondiale. Néanmoins, certains pays sud-américains présentent des signes d'amélioration : le Pérou a connu la plus grande progression due à la baisse du nombre des décès occasionnés par des conflits internes organisés ; le Chili grimpe dans le classement grâce à de meilleurs résultats en termes de réduction des transferts d'armements, tandis que le nombre et la durée des conflits internes contribuent à améliorer la position de l'Équateur sur l'échelle de terreur politique. Le restant des pays d'Amérique du Sud ont vu leurs résultats baisser, les détériorations les plus notables ayant été constatées en Uruguay, au Venezuela et au Brésil.
L'Amérique centrale et les Caraïbes obtiennent des résultats légèrement améliorés, mais cette région se situe toujours en dessous de la moyenne mondiale. Le Costa Rica et la Jamaïque ont connu les améliorations les plus notables. Le Costa Rica a amélioré ses résultats en matière d'homicides, alors que la Jamaïque a réussi à diminuer ses arriérés aux missions de maintien de la paix de l'ONU. Les pays en chute sont El Salvador, en raison d'une escalade sur l'échelle de terreur politique, et le Nicaragua à cause d'une recrudescence des crimes violents.
L'Afrique subsaharienne affiche de meilleurs résultats en 2015, devançant les régions Russie/Eurasie, Asie du Sud et MENA. Ces améliorations globales cachent des variations très importantes dans les résultats des différents pays : les États subsahariens ont connu les modifications les plus radicales, à la fois positives et négatives. La Guinée-Bissau et la Côte d'Ivoire ont considérablement amélioré leurs résultats, tandis que le Djibouti a chuté de 42 places dans le classement, ce qui traduit l'incidence croissante des troubles sociaux, de la criminalité et un profond ressentiment contre le régime autoritaire.
La Russie et l'Eurasie ont connu une légère détérioration des résultats de cette année, sans pour autant affecter leur position dans le classement par région. On observe des variations importantes d'un pays à l'autre : l'Ukraine a vu ses résultats chuter considérablement cette année pour ce qui est de son score global de paix intérieure.
L'Asie du Sud a gagné une place dans le classement régional après avoir occupé le bas du classement en 2014. Toutefois, cet avancement est uniquement dû à la détérioration accélérée des conditions dans la région MENA. Dans l'ensemble, la plupart des pays de la région ont vu leurs résultats se détériorer, les seuls pays affichant une progression étant le Bhoutan, le Népal et le Bangladesh.
La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) reste en proie à des conflits et enregistre les pires résultats régionaux au GPI. On constate une détérioration par rapport à l'indice de l'année dernière, car les légères améliorations survenues surtout en Égypte et en Tunisie ont été contrebalancées par de mauvais résultats, tout particulièrement en Libye, au Yémen, en Iraq et en Syrie.
Pour de plus amples informations, rendez-vous à la page http://bit.ly/GPIreport.
REMARQUES À L'INTENTION DES RÉDACTEURS
Le rapport, la vidéo et les cartes interactives relatifs au GPI sont disponibles à la page : http://www.visionofhumanity.org
Twitter: https://twitter.com/GlobPeaceIndex (#peaceindex)
Facebook : http://www.facebook.com/globalpeaceindex
À propos de Global Peace Index (GPI)
Établi par l'Institut pour l'économie et la paix (IEP), le GPI est le principal indice mondial permettant d'évaluer le climat de paix dans le monde. Il permet de mesurer les conflits nationaux et internationaux en cours, la sécurité et la sûreté dans la société et la militarisation dans 162 pays, en fonction de 23 critères.
À propos de l'Institut pour l'économie et la paix (IEP)
L'IEP est un groupe de réflexion international indépendant, dont la mission consiste à porter l'attention du monde sur la paix en tant que mesure positive, réalisable et tangible du bien-être et du progrès de l'humanité.
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