Déclaration pour la Journée mondiale des réfugiés par Yasmine Sherif, Directrice exécutive du programme « L'éducation ne peut pas attendre »
NEW YORK, le 20 juin 2024 /PRNewswire/ -- À l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés, nous devons nous tenir solidaires des 120 millions de personnes déplacées de force – dont 43 millions de réfugiés dans le monde entier – qui ont perdu leurs foyers et leurs droits humains à cause de la persécution et des conflits.
En nous unissant à nos partenaires au sein du système des Nations unies, aux donateurs, au secteur privé et aux États membres, nous ne devons pas oublier le pouvoir de l'éducation pour protéger et garantir l'avenir des enfants les plus vulnérables du monde. Ce sont des enfants arrachés à leurs foyers, à leurs écoles et à leur pays, se retrouvant souvent en dehors du système scolaire public.
Notre monde est en proie à des conflits armés inhumains et brutaux. Les statistiques les plus récentes de notre partenaire HCR indiquent que le nombre de personnes déplacées de force dans le monde a augmenté de 8 % entre 2022 et 2023, prolongeant une série d'augmentations d'année en année au cours des 12 dernières années. Rien que dans le seul État de Palestine, 6 millions de réfugiés relèvent du mandat de l'UNRWA. Le monde dans son ensemble fait face au plus grand nombre de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ce sont les pays à revenu faible et moyen qui sont le plus touchés, avec 75 % des réfugiés mondiaux et d'autres personnes nécessitant une protection internationale.
La dépossession, le déracinement, la souffrance découlant des violations des droits humains sont devenus la nouvelle « normalité » pour ces populations déplacées de force. Leurs conditions de vie et leur développement exigent de passer de l'anormal à une véritable normalité. Vivre chez soi et fréquenter une école publique est un droit et une nécessité pour chaque enfant.
Lors de ma récente visite au Tchad, j'ai vu de mes propres yeux les regards vides et la peur dans les yeux des jeunes enfants fuyant le Darfour au Soudan pour se réfugier au Tchad. J'ai vu comment le HCR et d'autres organisations d'aide les ont accompagnés jour et nuit pour leur offrir un sentiment de sécurité et les nécessités de base. J'ai vu comment le pouvoir de l'éducation peut protéger les enfants des horreurs du conflit et du déplacement forcé, et cela est effectivement possible.
Le programme « L'éducation ne peut pas attendre » a déjà alloué 10 millions de dollars en réponse à la crise régionale des réfugiés au Soudan, avec des subventions de première intervention d'urgence en République centrafricaine, au Tchad, en Égypte, en Éthiopie et au Soudan du Sud. Rien qu'au Soudan, 18 millions d'enfants sont privés d'éducation, et nous devons intensifier de toute urgence le financement mondial pour faire face à ce qui est en passe de devenir la pire crise humanitaire mondiale.
La crise humanitaire au Venezuela est devenue l'une des plus importantes crises de déplacement international au monde, avec 8 millions de Vénézuéliens déplacés à l'échelle mondiale, selon le HCR. Dans les pays voisins, notamment Colombie, Équateur et Pérou, le programme « L'éducation ne peut pas attendre » a fourni un financement catalytique pour des programmes de résilience pluriannuels qui ont un impact tangible sur la vie de millions de personnes.
Il y a un visage humain derrière ces récits de transformation. Pour des enfants comme Shaimaa, au Soudan, Darya, en Moldavie, Josveglys, en Colombie et Jannat, au Bangladesh, notre investissement dans l'éducation est un investissement dans la vie humaine, dans les droits de l'homme, la paix et la sécurité.
Le meilleur pas que nous puissions faire n'est pas simplement de passer d'une urgence à une autre. Nous devons mettre en place les systèmes, les politiques et les infrastructures nécessaires pour assurer une profondeur et une durabilité du développement. En traduisant notre réponse à travers une programmation conjointe humanitaire-développement, nous pouvons répondre à la fois avec rapidité et en profondeur. Cela nécessite un financement.
En cette Journée mondiale des réfugiés, engageons-nous à #ShareTheirVoices alors que nous nous tenons solidaires #WithRefugees partout. Mieux encore, engageons-nous à mettre fin à tous les conflits qui les obligent à fuir. Engageons-nous à financer leur droit à une éducation inclusive et continue. Engageons-nous à les autonomiser pour qu'un jour, ils puissent prendre les rênes.
Photo - https://mma.prnewswire.com/media/2443163/Education_Cannot_Wait.jpg
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