À quand une opération séduction de toutes les premières nations concernées par le plan nord?
WENDAKE, Quebec, June 30, 2011 /PRNewswire/ --
Les propos du premier ministre du Québec, Jean Charest, qui soulignait à Londres la priorité de travailler avec les Premières Nations pour le Plan Nord n'ont pas convaincu le Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard. « Alors que la majorité des communautés concernées par ce projet n'ont toujours pas été véritablement consultées, il semble que la priorité est actuellement de séduire les investisseurs et non les Premières Nations! » a déclaré M. Picard.
« Pourtant, un plan de développement concerté et inclusif serait le bienvenu, car de plus en plus de Premières Nations ont désormais leurs propres outils de formation et de développement, regroupant de plus en plus d'entreprises en émergence et ouvertes aux partenariats. Mieux collé à la réalité des Premières Nations, un tel plan pourrait être un vecteur de développement très intéressant et prometteur auquel toute les Premières Nations seraient tentées de donner leur adhésion », a ajouté le Chef de l'APNQL.
Malheureusement, le Plan Nord exclut plus de Premières Nations qu'il n'en inclut. Or, en vertu de la Constitution canadienne et des jugements de la Cour suprême du Canada, le gouvernement du Québec a l'obligation de consulter et d'accommoder toutes les Premières Nations concernées par le Plan Nord. Il doit aussi respecter les obligations prévues par la Déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones, à laquelle le Canada a récemment adhéré. De façon particulière, l'article 32 de la Déclaration stipule que « les États consultent les peuples autochtones concernés et coopèrent avec eux de bonne foi par l'intermédiaire de leurs propres institutions représentatives, en vue d'obtenir leur consentement, donné librement et en connaissance de cause, avant l'approbation de tout projet ayant des incidences sur leurs terres ou territoires et autres ressources, notamment en ce qui concerne la mise en valeur, l'utilisation ou l'exploitation des ressources minérales, hydriques ou autres ». Le Chef de l'APNQL en appelle à une reconnaissance pleine et entière de la Déclaration par le gouvernement du Québec, qui ne l'a pas encore fait, et au respect de ses obligations. « Tant que nos communautés devront ériger des barricades sur les routes pour que le gouvernement daigne s'asseoir pour négocier des ententes, le Québec ne trouvera pas d'alliés du côté des Premières Nations. Il en a pourtant grandement besoin pour son Plan Nord », poursuit M. Picard.
Rappelons que le gouvernement Charest a accepté de rencontrer le Conseil des Innus de Pessamit, après que ce dernier ait appuyé des jeunes de la communauté qui s'opposaient au Plan Nord et qui, comme moyen de pression, avaient bloqué en alternance la route 138 qui traverse la réserve. Québec et Pessamit ont par la suite conclu un Protocole d'entente visant à établir le cadre général d'un processus spécial de négociation visant le règlement des griefs des Innus de Pessamit. « Ce n'est assurément pas de cette manière que les Premières Nations aspirent à être consultées. Si la priorité du gouvernement québécois est de travailler avec les Premières Nations, alors M. Charest doit revoir son approche », a conclu M. Picard.
Le Plan Nord est-il destiné à n'être qu'un autre rendez-vous manqué entre les Premières Nations et les Québécois? Ce n'est pas ce que souhaitent les Premières Nations, autant celles qui ont déjà conclu des ententes que les autres.
À propos de l'APNQL
L'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador est l'organisme régional qui regroupe les 43 Chefs des Premières Nations du Québec et du Labrador.
Renseignements:
Éric Cardinal
Conseiller aux communications
+1-514-258-2315 (cell.)
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