Un tiers remet en cause sa vocation
PARIS, 4 mai 2021 /PRNewswire/ -- Baisse de revenu et du pouvoir d'achat, les médecins français subissent eux aussi de plein fouet les conséquences économiques de la pandémie de COVID-19. Face aux conditions de travail difficiles et aux horaires à rallonges, les contreparties financières et la reconnaissance sont insuffisantes. Si pour 7 médecins sur 10, la vocation reste inchangée, cette situation pousserait un tiers des médecins à choisir une autre profession.
Près de 1000 praticiens français ont répondu à une enquête exclusive réalisée par Medscape, premier site d'information pour les médecins et les professionnels de santé dans le monde.
Pandémie de COVID-19 : les revenus des médecins français impactés
En 2020, année marquée par la pandémie, 35% des médecins français interrogés, soit plus d'un tiers, ont constaté une diminution de leur rémunération et 19% d'entre eux estiment avoir connu, en moyenne, 2,3 mois sans aucune rémunération.
Cette baisse de rémunération est attribuée, par la grande majorité des médecins (87%), à la COVID-19. Les médecins ont en effet dû revoir les plages horaires consacrées aux consultations, notamment en raison du temps à dédier à la désinfection des locaux, ayant pour conséquence une baisse de la patientèle. Ainsi, 3 médecins sur 5 ont noté une réduction moyenne de 5 patients par semaine.
Pouvoir d'achat : les médecins libéraux payent la note
En 2020, le pouvoir d'achat a diminué pour près de la moitié des médecins. Les médecins les plus impactés ont été ceux exerçant en libéral (60% versus 41% des hospitaliers) et les généralistes (57% versus 45% des autres spécialités). Cette baisse est également plus marquée chez les générations les plus âgées (57% des 55-73 ans contre 27% des moins de 40 ans).
Une rémunération toujours considérée comme insuffisante
Les médecins français ressentent encore, et ce depuis des années, de la frustration et un manque de reconnaissance. Malgré les primes et la promesse des 6 milliards d'euros investis dans le Ségur de la santé, 75% des médecins français considèrent ne pas être suffisamment rémunérés. "Les salaires sont nettement insuffisants par rapport aux responsabilités. La permanence des soins est sous-payée", confirme un urgentiste.
Des conditions de travail difficiles, pouvant remettre en cause une vocation
La pandémie n'a pas amélioré les conditions de travail déjà très difficiles des médecins français. Au total, une moyenne de 53h par semaine est relevée en cette période de crise sanitaire, un nombre d'heure qui s'étend à 55h pour les praticiens hospitaliers. A ces dépassements d'horaires de travail, contribuant à la survenue de burnout chez les soignants, viennent s'ajouter une moyenne de plus de 12h de travail hebdomadaire non attribuables aux consultations (tâches administratives, recherche, enseignement...)
Au quotidien, les lourdeurs administratives et réglementaires sont pour près de la moitié des médecins sondés un poids supplémentaire dans leur exercice.
Face à toutes ces difficultés, si c'était à refaire, 3 médecins sur 10 déclarent qu'ils ne choisiraient pas le métier de médecin.
Un engagement intact pour 7 sur 10 des médecins
Dégradation des conditions de travail, burnout, revenus insuffisants, crise sanitaire sans précédent : malgré tout, la vocation n'est pas remise en question pour 71% des médecins sondés.
« J'ai encore la passion de mon métier malgré les aléas, l'épuisement physique, les difficultés liées à une administration peu compréhensive et la peur du judiciaire. Le dynamisme, le contact avec les patients, l'intérêt de travailler avec d'autres professions, le renouvellement permanent des connaissances, la diversité des tâches me tiennent debout, tous les jours. » témoigne une pédiatre.
Autres résultats clés de l'enquête :
A quand un retour à la normale ? :
Téléconsultation et plateformes de rendez-vous :
Évolution de carrière :
Pour en savoir plus, consultez le rapport complet sur Medscape : https://francais.medscape.com/revenus-medecins-2021
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* Méthodologie et Démographie
979 médecins exerçant à temps plein en France et membres des sites Medscape et Univadis ont participé à ce sondage* en ligne, entre le 11 novembre 2020 et le 15 mars 2021. La majorité étaient des hommes (68%, vs 32% de femmes). La moitié exerçait en hôpital et 57% étaient salariés. Ils étaient âgés en moyenne de 53 ans.
Dans l'échantillon, 23% des répondants étaient médecins généralistes. Les autres spécialités les plus représentées étaient la médecine d'urgence (9%), la psychiatrie (8%) et l'anesthésiologie (8%).
22% des praticiens interrogés exerçaient en Ile-de- France. 4% des répondants ont effectué leurs études de médecine dans un autre pays européen, 8% hors de l'UE.
À propos de Medscape
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